Les propositions d'Arnaud Montebourg pour la culture

Publié le par les-jeunes-avec-arnaud-montebourg

La culture n'est pas une activité séparée et cloisonnée de l'économie, de l'éducation ou du reste des actions humaines… Une grande Nation comme la France, que je veux unifiée et optimiste, croyant dans son avenir, investissant dans l'intelligence et la connaissance, redevient créative par tous ses membres et jusque dans les plus petits gestes de la vie quotidienne. Elle fait du créateur dans les arts, dans l'économie ou dans la vie tout simplement, son modèle, son héraut et sa sève intérieure.

 

Le Ministère de la Culture est devenu le cimetière des ambitions perdues. Il concentre son action sur les grosses institutions et industries, laissant en déshérence la foule des artistes qui ne peuvent pas vivre de leur art pourtant si nécessaire, écrasant financièrement les collectivités locales qui assuraient l'accès à tous les publics dans les territoires urbains et ruraux ; La culture n’est aujourd'hui pensée que comme une consommation et un divertissement, alors qu’elle est avant tout affaire de production, de diffusion et d'élévation de l'esprit de tous. Le monde de la culture est marqué dans sa chair par l’épuisement moral et matériel des intermittents maintenus dans la précarité, pendant que l'offre culturelle dans les territoires s'étiole.

 

Un Président de la République, issu des rangs de la gauche, porteur d'un projet créatif pour la France, où l'imagination vient enfin saisir le pouvoir, place au centre de sa vision et de son action la culture, inséparable de l’émancipation de tous les hommes et les femmes.

 

Je propose de gagner la bataille de l'inculture, de l'inégale répartition de ce bien dès le plus jeune âge, en ouvrant le système scolaire aux pratiques artistiques et aux artistes. Cette ambitieuse et difficile réforme s'articulera avec l'évolution des temps et rythmes scolaires.

 

Je propose la relance et la protection de la création artistique, en assurant à la fois un prix de la culture, accessible pour tous et un salaire de la culture décent pour les artistes professionnels.

 

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Des coopératives d’artistes

 

Avec les difficultés financières des collectivités locales, et le choix de désengager partout le Ministère de la Culture, la désertification culturelle a repris sa triste marche. Le travail considérable fait depuis des décennies par les Centres dramatiques et chorégraphiques, les scènes nationales, dans la diffusion des œuvres est menacé sur tout le territoire. Les artistes manquent de lieux pour enraciner leur travail dans la population. Je propose de créer, susciter, accompagner, partout en France, dans les villes, grandes ou petites, des lieux coopératifs d’artistes, fondées sur des équipes permanentes, de tous horizons, toutes disciplines, mêlant le spectacle vivant, les arts plastiques, la musique, les nouvelles technologies. Ces foyers de vie artistique à échelle humaine, fonctionnant sur un mode coopératif, propageront les arts et la culture et associeront la population a' leur travail. Il s’agit de renouer avec le rôle social de la culture, en affirmant que la création et l’animation sont les deux jambes d'un même corps. Ces artistes de terrain seront conventionnés sur une longue durée, et auront des missions locales concrètes. Une telle mesure ne s’appuiera pas sur une augmentation du budget de la Culture, trop aléatoire dans les tempêtes financières qui se préparent, mais sur des centimes prélevés sur les bénéfices publicitaires des télévisions privées, les profits des fournisseurs d'accès d'internet, et les  produits industriels diffuseurs de culture comme les produits Apple. Par une action concrète et artisanale, les créateurs peuvent réaliser un travail d’ensemencement des âmes, dont la Nation a besoin pour aimer et organiser son avenir.

 

On évalue à 400 000 le nombre de salariés du secteur culturel, à peu près identique à celui du secteur automobile ! C’est un secteur qu'il faut impérativement financer, pour s'engager dans les retrouvailles avec l'idéal de démocratie culturelle, également pour faire avec eux la France créative de demain.

 

Pendant que la puissance publique investit dans la culture, elle se désinvestit de la télévision privée en diminuant tristement son niveau d'exigence à son égard, la laissant se transformer en machine à décerveler le grand public. L'inversion des priorités dans ce domaine fait partie de la même ambition d'une France redevenue créative.

 

 

Arnaud Montebourg

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